lundi 13 avril 2015

La volonté de servir



Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir. Matthieu 20, v. 28.

Paul a la même conception du service que notre Seigneur lui-même. "Je me suis fait l'esclave de tous", écrit-il aux Corinthiens. Il nous semble que ceux qui sont appelés au saint ministère sont destinés à former une classe d'hommes bien différente des autres. Or, selon Jésus-Christ, ils doivent être le paillasson sur lequel on s'essuie les pieds; ils doivent être des guides spirituels, non pas des supérieurs. "Je sais vivre petitement", dit Paul. Pour lui, servir, c'est se dépenser jusqu'au bout pour les autres, sans s'inquiéter ni de l'éloge ni du blâme.
Tant qu'un seul être humain est là qui ne connaît pas Jésus-Christ, Paul se doit à lui pour le lui apprendre. Le ressort principal de ce ministère de Paul n'est pas l'amour des hommes, c'est l'amour de Jésus-Christ. Si c'est pour les hommes que nous nous dépensons, nous allons à la déception et au découragement, car nous trouverons chez eux plus d'ingratitude souvent que chez un humble chien. Mais si c'est pour Dieu que nous travaillons, là point d'ingratitude qui puisse nous arrêter dans notre activité au service des autres. C'est parce que Paul se rendait clairement compte de la façon dont Jésus l'avait traité lui-même qu'il était si résolu à servir les autres. "J'étais auparavant un adversaire acharné, un blasphémateur de Jésus-Christ." Donc jamais les hommes n'auront à mon égard autant de haine et d'exécration que j'en avais pour Lui. Quand nous pensons que Jésus-Christ s'est donné pour nous malgré toute notre indignité, aucun mauvais traitement de la part des autres ne nous empêchera de les servir.

Le remède contre la rêverie




Levez-vous, partons d'ici. Jean 14, v. 31.

Rêver à une chose pour pouvoir l'exécuter convenablement, c'est fort bien. Mais y rêver encore quand ce serait le moment d'agir, c'est fort mal. Après que notre Seigneur eut dit à ses disciples tant de choses merveilleuses, il nous semble qu'il aurait pu leur dire d'aller méditer sur tout cela. Mais il n'a jamais encouragé la rêvasserie. Quand nous cherchons à nous rendre compte de ce que Dieu nous demande de faire, il est légitime d'y songer. Mais si nous prenons l'habitude de rêver longuement avant de faire ce qui nous est ordonné, c'est une habitude déplorable et que Dieu réprouve. L'inspiration qui nous vient de Dieu, c'est toujours pour couper court à cette rêvasserie: "Ne reste pas là, va de l'avant !"
Si nous sommes tranquilles, en présence de Dieu, et qu'Il nous ait dit : "Venez vous-mêmes à l'écart", il s'agit là d'une méditation pour mieux discerner le chemin qu'il veut nous tracer; mais prenez bien garde de ne pas vous laisser aller à la rêverie, une fois que Dieu a parlé. Ne cherchez plus rien en vous-mêmes : que Dieu seul soit la source de vos pensées, de vos visions, de vos joies; pour vous, allez et faites sa volonté. Une amoureuse ne passe pas tout son temps à rêver à celui qu'elle aime, elle s'applique à faire quelque chose pour lui. Voilà ce que Jésus attend de nous. Rêver encore, quand Dieu a parlé, c'est le signe que nous n'avons pas confiance en lui.

Le remède contre le dégoût du terre à terre




Lève-toi, resplendis. Isaïe 60, v. 1.

Il nous faut toujours faire le premier pas, comme si Dieu n'existait pas. Cela ne sert à rien d'attendre que Dieu vienne à notre secours, il n'en fera rien. Mais que nous nous levions seulement, et il est là tout de suite. Et quand l'Esprit de Dieu est là, tout ce que nous faisons devient spirituel. Il n'y a qu'à y aller carrément, à ne pas rester planté comme un soliveau. "Lève-toi, resplendis" et la besogne la plus vile devient rayonnante.
Les besognes les plus terre à terre sont la meilleure pierre de touche de la qualité de notre âme. Il s'agit là, semble-t-il, de ce qui est le plus bas, le plus loin de l'idéal : le terre à terre le plus abject. Mais par leur contact nous savons tout de suite si notre vie spirituelle est une réalité. Relisez le chapitre 13 de Jean. Vous y verrez Celui qui est l'incarnation de Dieu se livrant à la corvée la plus terre à terre : il lave les pieds de ses douze compagnons, et Il leur dit : "Si moi, qui suis votre Seigneur et votre Maître, j'ai fait cela pour vous, vous aussi vous devez le faire entre vous." Il faut avoir l'Esprit de Dieu en soi pour accomplir ces humbles besognes en les illuminant. En voyant un enfant de Dieu s'acquitter d'une tâche pareille, il semble que toujours elle en paraîtra sanctifiée. C'est la chose la plus terre à terre, mais elle nous semble désormais tout autre. Quand le Seigneur fait, à travers nous, n'importe quelle besogne, elle est transfigurée. Notre Seigneur, ayant revêtu notre corps humain, l'a transfiguré, et c'est pour chacun de ses disciples le temple du Saint-Esprit.

Le remède au découragement




Allons, levez-vous, en marche ! Matthieu 26, v. 46.

Les disciples s'étaient endormis alors qu'ils auraient dû veiller, et lorsqu'ils s'en rendent compte, le découragement les envahit. Devant ce qui nous semble irréparable, nous cédons au découragement : "C'est fini, disons-nous; ce n'est plus la peine d'essayer de nouveau." Ce genre de découragement n'a rien d'exceptionnel, il est au contraire extrêmement fréquent. Chaque fois que nous avons laissé échapper une occasion magnifique d'accomplir quelque chose, nous sommes au désespoir. Alors Jésus vient à nous et nous dit, comme à Gethsémani : "Eh! quoi, vous dormez encore ! Cette occasion-là est perdue à jamais, vous n'y pouvez rien. Mais maintenant levez-vous pour saisir l'occasion nouvelle qui s'offre à vous d'agir." Le passé n'est plus, confiez-le à Celui qui est le Maître du temps, et avec Lui marchez en avant vers l'irrésistible avenir.
Chacun de nous a connu de telles expériences. Le découragement nous saisit, et nous ne savons pas comment en sortir. Les disciples avaient commis une faute impardonnable en s'abandonnant au sommeil au lieu de veiller avec Jésus. Mais il vient à eux, et leur apporte le remède à leur découragement :
"Levez-vous, et faites quelque chose."
Pour nous, si l'Esprit de Dieu nous travaille, ce que nous avons à faire, c'est de prier Dieu avec toute notre confiance et en comptant sur Sa Rédemption.
Que l'impression de la défaite ne corrompe jamais votre action nouvelle.