mardi 11 octobre 2016

Ne fais pas une idole de ton travail pour Dieu




Nous sommes ouvriers avec Dieu. I Corinthiens 3, v. 9.

Méfie-toi de tout travail pour Dieu qui te détourne de concentrer sur Lui ta pensée. Il y a beaucoup de chrétiens qui font de leur travail leur idole. Le travailleur ne doit s'inquiéter que de sa communion permanente avec Dieu, et tout le reste, toute son activité, toute sa pensée, il doit ne s'en faire aucun souci, comme un enfant respectueux et docile du Père céleste. Sans cela, il risque fort de se laisser déborder et même écraser par son travail. Il ne peut plus jouir de la vie. Il est trop accablé pour que la bénédiction de Dieu puisse se poser sur lui. Mais d'autre part, si l'on sait concentrer toute son âme en Dieu, Dieu dirige pour nous tout le reste, harmonieusement.
Vous ne sentez plus peser sur vous la responsabilité de votre travail. Vous ne vous sentez plus responsable que d'une chose : le maintien intégral de votre communion intime et de votre collaboration avec Dieu. La sanctification produit en nous une liberté totale, celle de l'enfant. Mais rappelez-vous que cette liberté vous est accordée uniquement pour que vous puissiez vous consacrer sans relâche à votre divin Collaborateur.
Ce n'est pas à nous de décider où nous voulons aller, ni de savoir à quoi nous pouvons être utiles. C'est Dieu qui arrange tout pour nous. Partout où il nous place, notre rôle est de Lui être entièrement dévoué dans ce travail particulier. "Tout ce que ta main peut faire selon ta force, fais-le."

Quelle est l'occasion opportune ?




Je t'en conjure... prêche la parole, insiste en toute occasion, opportune ou inopportune. II Timothée 4, v. 2.

Il y en a beaucoup parmi nous qui ont une tendance fâcheuse de vouloir insister dans un moment défavorable. Mais la parole de Paul à Timothée ne vise pas essentiellement tel ou tel moment du temps. Il s'agit avant tout de nos dispositions intérieures. "En toute occasion, opportune ou inopportune", c'est-à-dire que cela te convienne ou que cela te gêne. S'il ne nous fallait agir que lorsque nous sommes bien disposés, combien d'entre nous ne feraient jamais rien du tout! Il y a des gens inutilisables dans le domaine spirituel comme dans le domaine matériel, des gens qui ne sont bons à rien, qui prétendent ne pouvoir rien faire en dehors des moments d'inspiration divine. La meilleure preuve que nous sommes vraiment en communion avec Dieu, c'est que nous travaillons pour lui de notre mieux, quelles que soient nos dispositions.
L'un des plus grands pièges, pour le serviteur de Dieu, c'est de se faire un fétiche de ses moments d'exaltation. Quand vous vous sentez inspiré, quand Dieu vous accorde une intuition exceptionnelle, vous dites : "Je veux toujours être comme cela, pour la gloire de Dieu." Non, certes, vous ne serez pas toujours comme cela, Dieu ne le veut pas. Ces moments qu'il vous accorde ne viennent pas de vous, c'est un don de sa grâce. En prétendant vous maintenir dans l'exaltation, vous paralysez votre propre activité au service de Dieu. En vous faisant une idole de ces moments précieux, vous ferez disparaître Dieu de votre vie. Apprenez à faire en tout temps le devoir qui est là devant vous. Dieu s'inquiètera du reste.

L'ascension suprême




Dieu mit à l'épreuve Abraham : "...Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac... offre-le en holocauste, sur la montagne que je t'indiquerai." Genèse 22, vv. 1-2.

Abraham, loyal et sincère, prend la parole de l'Eternel au pied de la lettre : Dieu lui demande un sacrifice humain, comme les autres dieux, le sacrifice de son fils bien-aimé. Pour arracher de son coeur cette superstition, Dieu va le faire passer par une épreuve terrible. C'était le seul moyen. En obéissant en toute sincérité à ce que nous croyons être la volonté de Dieu, nous lui permettons d'arracher de nos coeurs les préjugés qui nous cachent la vérité à son sujet. Par exemple celle croyance abominable que Dieu fait mourir un enfant parce que sa mère l'aimait trop : mensonge de Satan, qui défigure Dieu. Certes, si l'ennemi peut nous empêcher de gravir jusqu'au sommet de la montagne, où Dieu nous délivrera d'un pareil préjugé, Satan s'y emploiera. Mais si nous sommes fidèles à Dieu, Dieu nous éclairera et nous purifiera.
La foi d'Abraham le rendait toujours prêt à obéir à Dieu en tout point, sans s'inquiéter d'autre chose. Abraham n'était pas un fanatique, sans cela il aurait immolé Isaac et déclaré que la voix de l'ange arrêtant son bras était la voix du diable. Si vous êtes fidèle à Dieu, Dieu vous conduira, à travers tous les obstacles, à la connaissance parfaite de ce qu'Il est. Mais il faut que vous soyez prêt à laisser tomber vos préjugés et vos croyances traditionnelles. Ne demandez pas à Dieu de vous éprouver. Ne dites pas comme Pierre : "Je ferai n'importe quoi, j'irai à la mort pour toi!" Abraham ne dit rien de pareil, il resta fidèle à Dieu, et Dieu purifia sa foi.

Quel est ton véritable but ?




Et toi, tu réclamerais pour toi de grandes faveurs ? Jérémie 45, v. 5.

Réclames-tu pour toi de grandes faveurs ? Non pas peut-être que tu veuilles être élevé toi-même très haut, mais tu voudrais que Dieu fasse de grandes choses pour toi. Or, Dieu veut te rapprocher de Lui, non pas seulement par les dons que tu reçois de sa main, mais par ce que tu connaîtras de Sa personne. Une grande faveur, cela vient, cela passe : c'est un accident dans notre vie. Un véritable don de Dieu n'est jamais quelque chose d'accidentel. Il est aisé de parvenir à la véritable communion avec Dieu, mais à la seule condition de le rechercher lui-même et non pas les bienfaits qu'il nous donne.
Si vous n'en êtes encore qu'à demander à Dieu des bénédictions matérielles, vous n'avez pas encore fait le premier pas vers l'abandon, vous vous faites un christianisme à votre façon. "J'ai bien demandé à Dieu le Saint-Esprit, mais il ne m'a pas donné la paix et le repos sur lesquels je comptais." Dieu voit bien pourquoi : vous vous cherchez vous-même, et non pas Dieu. Jésus nous dit : "Demandez, et il vous sera donné." Oui, mais savez-vous demander à Dieu comme il faut ? Une fois en communion avec Dieu, on cesse de lui demander une foule de choses. "Votre Père sait ce dont vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez." Alors pourquoi nos prières ? pourquoi nos demandes ? - Pour apprendre à Le connaître.
Vous demandez à Dieu la faveur suprême : "Seigneur, baptise-moi du Saint-Esprit!" Si Dieu ne le fait pas, c'est parce que votre abandon n'est pas complet; il y a quelque chose que vous ne voulez pas faire. Quel est votre véritable but ? Dieu regarde toujours en avant. Il ne se préoccupe pas en priorité de votre bonheur immédiat. Son but dernier, le voici : "Qu'ils soient un, comme nous sommes un."

Ce que tu recevras




Je te donnerai ta vie sauve, comme un butin qu'on emporte, partout où tu iras. Jérémie 45, v. 5.

Tel est le cadeau absolument certain que fait le Seigneur à ceux qui se confient en lui : "Je te donnerai ta vie." Quel est le besoin essentiel de l'homme ? d'avoir la vie, d'avoir sa vie, "comme un butin qu'on emporte" et qu'on garde partout avec soi, même si l'on doit traverser l'enfer. Nous nous laissons hypnotiser par tant de vaines apparences, et même par tant de bénédictions que Dieu nous accorde. Tout cela est appelé à disparaître : une chose demeure, la chose capitale, la vie "cachée avec le Christ en Dieu".
Etes-vous prêt à vous laisser prendre par Dieu dans sa communion, et à ne plus songer aux "grandes faveurs" ? Etes-vous prêt à l'abandon total ? L'abandon n'est pas total tant qu'on fait des réserves sur tel ou tel point, en se disant : "Et ça ?" Il faut ne plus se poser aucune question de ce genre, et alors, lorsque l'abandon est intégral, Dieu nous dit : "Je te donne ta vie : elle sera bien à toi, ce sera ton butin." Celui qui est las de la vie ne la tient pas de Dieu : elle ne lui appartient pas véritablement. Pour sortir de ce désespoir, il n'est qu'un seul moyen : s'abandonner à Dieu. Alors on éprouve une surprise joyeuse et admirable : Dieu nous possède totalement, mais il nous a donné notre vie, comme un butin que nous possédons. Si vous ne connaissez pas cela, c'est qu'il y a en vous quelque désobéissance ou un défaut de simplicité.

Le charme de l'incertitude




Ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. I Jean 3, v. 2.

Nous avons la tendance à regarder les choses d'un point de vue mathématique, à toujours calculer et prévoir : l'incertitude nous semble déplorable. Nous nous imaginons qu'il nous faut toujours tendre vers un but, mais c'est méconnaître la vraie nature de la vie spirituelle. La vie spirituelle est une certitude intime dans l'incertitude de tout ce qui peut arriver : impossible d'être stabilisé, d'y faire son nid. Le bon sens raisonne ainsi : "En supposant que je parvienne à telle ou telle condition..." Mais comment raisonner sur une condition qui est tout à fait en dehors de notre expérience ?
La certitude est l'idéal du sens commun. La vie spirituelle a le charme de l'incertitude. Posséder la certitude de Dieu, c'est être absolument incertain de ce que la journée va nous apporter. Il arrive bien souvent qu'on dit cela avec un soupir de tristesse. On devrait plutôt y voir l'attente pleine d'ardeur de surprises heureuses. Car si l'avenir, même le plus immédiat, est pour nous incertain, nous avons la plus sublime certitude : Dieu lui-même. Dès que nous nous sommes abandonnés à Dieu, et que nous nous contentons, pas à pas, de faire notre devoir le plus proche, il nous comble sans cesse des plus belles surprises.
Lorsque nous défendons avec acharnement une croyance, cela ne va plus : ce n'est plus en Dieu que nous croyons, mais en notre doctrine. "Si vous ne devenez comme de petits enfants..." La vie spirituelle est la vie d'un petit enfant, "Croyez aussi en moi", dit Jésus, mais il ne dit pas : "Croyez aussi en certaines doctrines sur moi." Laissez-le agir; le "comment" de sa venue est magnifiquement incertain. Pour vous, soyez-lui fidèle.