jeudi 21 août 2014

Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin


Après avoir exploré les différentes manières de considérer la vie chrétienne, et de faire face à ses défis, le philosophe et théologien Kierkegaard est parvenu à la conclusion que l’essence de toutes choses, du point de vue terrestre, pouvait être résumée par cet aphorisme :
« ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est le difficile qui est le chemin ».

Comment accorder cette idée avec le fait que l’Évangile est une bonne nouvelle, et que le joug de Jésus est doux, son fardeau léger  ? Car en définitive, la Bible montre qu’il n’y a rien de plus simple que d’être sauvé : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » , rappelle l’apôtre Pierre à la foule rassemblée le jour de la Pentecôte (Actes 2/21). Être sauvé, ce n’est pas difficile, parce que « c’est sur le principe de la foi, afin que ce soit selon la grâce » (Romains 4/16); c’est ainsi qu’on entre dans la famille de Dieu, pour être appelés Ses enfants .

La confirmation de ces choses transparaît dans les évangiles, où nous voyons effectivement Jésus accueillir avec bonté tous ceux qui Le cherchent, et les bénir sans distinction aucune, guérissant les uns, délivrant les autres, réhabilitant chacun et pardonnant à tous sans rien demander en échange . Pourquoi donc Kierkegaard dit-il que « … c’est le difficile qui est le chemin » ?

Parce que le Salut est gratuit, mais demeurer en Christ a un prix

En effet, il apparaît clairement que lorsqu'une personne bénie par Christ veut le suivre, faire de Lui le Maître et Seigneur, Jésus annonce alors un chemin difficile : « Si quelqu'un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple … Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple » (Luc 14/26 et 33).

Ainsi Jésus ne demande RIEN aux brebis perdues qui veulent être sauvées, mais il demande TOUT aux rachetés qui veulent devenir des disciples, c’est-à-dire qui sont appelés à devenir comme lui [5], des temples remplis de Son Esprit .

La première phase du Salut est donc simple et facile, dans le message de la Bonne Nouvelle : tourner les yeux vers Jésus et recevoir par la foi la justification que Sa Grâce nous a donnée, de la même manière que les Hébreux tournèrent les regards vers le serpent d’airain dans le désert pour être guéris (Nombres 21/9).

Mais le chemin pour entrer en Canaan passe par la traversée du Jourdain, et enchaîne bataille sur bataille, à l’extérieur comme à l’intérieur : c’est à une guerre que les héritiers des promesses sont appelés. Une guerre de foi et une guerre de choix. C’est ainsi que l’enfant de Dieu travaille à son propre salut avec la crainte de la Parole de Dieu .

Le chemin facile et le chemin difficile

Dans le contexte qui nous entoure, « le péché nous environne si facilement » [9] (l’apôtre parle à des chrétiens), ce qui nécessite de notre part un enchaînement de prises de positions, de choix, de résistances et une fermeté qui, si on les abandonne, nous entraîneront à glisser loin [10] de l’obtention des promesses pourtant certaines qui nous ont été faites en Christ. Et donc à les perdre, si nous ne revenons pas pour prendre la position que Dieu attend que nous prenions.

Céder au péché est facile, persévérer dans les enseignements de Jésus est difficile.

Céder au diable est facile, lui résister est difficile.

Céder aux convoitises de la chair est facile, dépouiller le vieil homme est difficile.

C’est pourquoi « le difficile est le chemin ».

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