« J'entendis une voix qui me parlait … Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? » Actes 26, 14.
Les paroles ci-dessus adressées, dans le premier cas par un roi sous l'Empire romain, et dans le second cas par Jésus de Nazareth, au même homme, Saul de Tarse, devenu plus tard Paul l'Apôtre, contiennent les traits essentiels d'une expérience chrétienne véritable. Ce Paul était le type d'un vrai chrétien, par la manière dont il devint chrétien, en même temps que par sa vie de chrétien. Beaucoup d'entre nous ne sommes pas devenus chrétiens par la même forme de conversion, ou à la suite des mêmes circonstances; nous ne sommes pas tombés à terre, frappés par une lumière aveuglante, tandis que nous étions en voyage, nous n'avons pas entendu une voix venant du ciel et nous appelant par notre nom; et cependant les principes restent toujours les mêmes. Examinons donc ces paroles, afin d'y retrouver ces principes.
Quelque
Chose D'Absolument Personnel
« J'entendis
une voix qui me parlait... Saul, Saul... » Il y avait d'autres
voyageurs qui accompagnaient Paul ce jour-là; combien, nous ne le savons pas.
Paul, en parlant d'eux, dit « tous »; « nous tombâmes tous à
terre ». Cela semble indiquer un certain nombre. Mais Saul avait été
désigné; et ce qui se passa alors fut si personnel que ce fut comme s'il eût
été le seul homme sur la terre. Il parIera toujours dans la suite de son
expérience comme d'une affaire très personnelle. Ce qui en ressort, c'est que
Christ le connaissait par son nom, et qu'Il savait tout ce qui se passait en
lui.C'est un fait, et un fait que nous devons réaliser: Dieu s'intéresse personnellement à nous et prend soin personnellement de nous. L'auteur avait un ami qui visitait les hôpitaux militaires. Il portait toujours sur lui, dans sa poche, quelques textes bibliques pour les distribuer aux hommes qui pourraient avoir besoin d'un passage de la Parole de Dieu. Avant de se mettre en route, il demandait à Dieu de le guider, afin que chaque homme reçoive le texte dont il avait besoin. Au cours d'une de ses visites, il entra dans une salle d'hôpital, en fit le tour des yeux, et aperçut dans un coin un lit contenant une forme enveloppée de bandages dont seuls le nez, la bouche et les oreilles étaient découverts. Il allait s'approcher du lit, lorsque l'infirmière lui dit que c'était inutile; l'homme était trop mal pour qu'on lui parle. Mon ami s'arrêta un instant, puis il se décida à poser un texte sur les mains bandées. Il le fit sans regarder le texte qu'il laissait. Comme il s'éloignait du lit, une voix étouffée murmura:
- « Qu'est-ce que c'est ?
- Oh! dit mon ami, c'est seulement un passage de la Parole de Dieu.
- Que dit-il ? demanda le mourant.
- Je vais voir; oui, voici. Il est dit : « Mon fils, donne-moi ton cœur. »
- Qui a dit cela ? demanda le soldat.
- C'est un passage de la Parole de Dieu, de la Bible !
- Relisez-le, dit le blessé.
- « Mon fils, donne-moi ton cœur. »
Il y eut un moment de silence, puis :
- « Ne m'avez-vous pas dit que c'était dans la Bible ?
- Oui, et c'est Dieu qui vous le dit. »
Le soldat poussa un soupir, et il y avait une question dans ce soupir. Mon ami attendit un instant, puis il lui demanda ce qui l'inquiétait ou le surprenait.
« Regardez la fiche qui est à la tête de mon lit », dit le soldat.
Soldat N° …………………
Jacques Monfils
Direz-vous que c'était un « hasard » ! Une « coïncidence ? » Cet homme allait passer dans l'éternité, et Dieu lui avait parlé en l'appelant par son nom. Dieu prend soin personnellement de chacun de nous; et un vrai chrétien est celui qui est arrivé à entrer dans une telle relation personnelle avec Dieu, qu'il, ou qu'elle, puisse dire, avec Paul :
« Christ m'a aimé, et il s'est livré lui-même pour moi. » Galates 2 :20.
« J'entendis une voix qui me parlait... Saul, Saul... »
Paul comprit que Christ connaissait son histoire secrète et intime. Ceux qui l'accompagnaient pouvaient voir ce qui se passait extérieurement: il se rendait à Damas dans une hâte violente. Il avait certains documents qui l'autorisaient à arrêter les chrétiens et à les amener enchaînés à Jérusalem. Il remplissait son rôle avec ardeur, et ceux qui l'entouraient pouvaient attribuer cela à son zèle religieux. Mais il y avait En-Haut Quelqu'un qui le connaissait vraiment. Il révéla cette connaissance, lorsqu'Il lui dit :
« Il t’est dur de regimber contre les aiguillons. » Actes 26 :14
Il était donc en réalité comme un bœuf attelé à une charrue, qui se refusait à marcher dans une certaine direction, et qui, dirigé contre son gré, se cabrait et se rebellait contre cet aiguillon. L'opinion de Dieu sur Paul était différente de celle que les autres pouvaient avoir de lui, et combien elle différait de ce qu'il s'efforçait de croire lui-même ! Mais Celui qui est En-Haut savait ce que Saul n'était prêt ni à admettre ni à accepter. Il nous voit jusqu'au fond de nous-même, avec nos prétentions, nos illusions personnelles, et notre résistance !
La vérité, c'est que Saul n'était pas aussi sûr de lui-même, ni aussi sûr de l'imposture de Christ et de l'erreur du christianisme, qu'il aurait voulu le croire ou le faire croire. Quelque chose l'avait touché, et s'il cédait, cela lui coûtait sa position. Il lui fallait donc résister de toute sa force. Il se regimbait intérieurement, disant en fait: « Je ne veux pas de Christ! Je ne veux pas de Christ ! Je ne veux pas être un chrétien! »
Oui, Christ est une réalité, et tôt ou tard, il faudra que nous Le rencontrions comme notre maître. Cela peut arriver à différents moments, et par des moyens différents. Ou bien nous pouvons Le recevoir maintenant comme notre Seigneur et notre Sauveur et, comme Paul, vivre une vie de communion utile et profonde avec Lui, une vie de service pour Lui. Ou bien, nous pouvons attendre la fin de notre vie. Mais cela signifiera alors pour nous le regret et la douleur inexprimables de n'avoir plus de vie ni de service à déposer à Ses pieds. C'est une vie de communion avec Lui manquée et éternellement perdue, dans le grand dessein qu'Il accomplit dès ici-bas et dès maintenant. Ou bien, hélas, lorsque cette vie terrestre sera terminée, nous devrons Le rencontrer, non plus comme notre Avocat et notre Ami, mais comme notre Juge.
Un jour, Dieu l'a résolu « au nom de Jésus se ploiera tout genou », mais Son désir, c'est qu'il en soit pour chacun de nous, comme pour Paul: « il te sera dit ce que tu dois faire ». Voilà ce que signifie être un chrétien. Mais il y a encore plus dans les paroles qui sont en tête de la seconde partie de notre brochure.
Le
Christianisme n'est pas une Religion, mais une Personne
« Pourquoi
me persécutes-tu ? » demanda à Saul le Christ glorifié. Quelle idée! Voici
un homme qui se donne tout entier à sa dévotion religieuse. Il est convaincu –
en ce qui concerne sa raison, si même il a dans son cœur quelque question
secrète et embarrassante – qu'il doit faire ce qu'il fait dans les intérêts de
la religion. Il est intérieurement un homme partagé, mais il écarte toutes les
questions et se consacre avec toute sa passion à la religion traditionnelle et,
comme il le croit, à Dieu. Et cependant, il agit contre Dieu, contre le Fils de
Dieu, et contre le ciel! Quel gâchis! On pourrait en dire long à ce sujet -
quant à la différence qu'il y a entre la religion et un chrétien authentique;
quant à la possibilité d'être passionnément dévot et dévoué à ce que l'on croit
être de Dieu, ou pour Dieu, tout en étant un obstacle par cette dévotion même
aux intérêts réels de Dieu. Il nous faut résoudre ce problème par une seule et
unique réponse. Un chrétien n'est pas une personne qui soit plus ou moins
religieuse. Un chrétien n'est pas une personne qui ait accepté beaucoup de « Tu
dois » et de « Tu ne dois pas ». Ce n'est pas sur une base comme celle-là que
Dieu agit à notre égard. Il ne juge pas non plus les hommes sur la base du
nombre ou de la nature de leurs péchés. La seule base de jugement est, et sera:
« Que faisons-nous du Fils de Dieu, Jésus-Christ ? » Toute autre base serait injuste,
parce que chacun selon sa naissance, sa formation, ses privilèges, son
éducation, etc., est plus ou moins favorisé. Dieu a envoyé Son Fils, et par Lui, nous sommes tous amenés à une seule et même position. Il est présenté comme le Seigneur et le Sauveur désigné par Dieu pour tous les hommes. Dieu ne demandera jamais, au jour du jugement: « Combien avez-vous commis de péchés ? - Quels péchés avez-vous commis ? » - mais: « Qu'avez-vous fait de Mon Fils ? » Il n'est pas nécessaire de Le rejeter violemment, ni de lutter activement et énergiquement contre Christ, comme le fit Saul pour le rejeter. Nous pouvons, au prix de la même perdition éternelle, Le rejeter intérieurement, en Lui disant: « Non », ou en nous fermant à Lui. point n'est besoin, pour périr, de jeter à terre le remède qui pourrait noUs sauver. Il suffit de le laisser de côté sans le prendre.
Un chrétien est donc celui qui en est arrivé à comprendre que toutes les questions de vie et de mort, de péché et de justice, du ciel et de l'enfer, du temps et de l'éternité, sont résolues par une relation vivante non pas avec une religion, une « église », une croyance, etc., mais avec la personne et l'œuvre de Jésus-Christ, le Fils de Dieu.
J'ai trouvé, j'ai trouvé le Dieu que je réclame !
La Croix m'a dit Son nom, et ce nom est Amour !
Car Celui qui mourut de ce supplice infâme
Est descendu vers nous du céleste séjour.
Il est le Fils de Dieu qui fait de moi Son frère,
Le Dieu qui S'est montré, le Dieu qui S'est donné;
Et mon cœur a compris cet étonnant mystère
Qui semble une folie à mon esprit borné.
le connaissais de Dieu la force et la sagesse,
Lorsque je contemplais la nature et ses lois ;
Je connais Sa bonté, j'éprouve Sa tendresse,
Quand mes regards enfin s'arrêtent sur la Croix.
Car ce Dieu, je Le vois qui souffre et qui S'immole
Pour un être déchu contre Lui révolté ;
O merveilleux amour, dont aucune parole
De la terre ou du ciel ne dit l'immensité !
Devant ce sacrifice, aussi grand que Dieu même,
Je ne peux pas douter, je m'incline et je crois !
Il ne fallait rien moins à ma misère extrême,
Que l'amour infini de Jésus sur la Croix.
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