mercredi 16 novembre 2016

Dédicace du temple 1 ROIS Chapitre 8



Le temple ayant été édifié et tous ses ustensiles mis en place, il faut que Celui pour lequel Salomon a établi toutes ces choses, vienne lui-même habiter sa maison et que son trône y soit transporté. Le temple était bâti sur la montagne de Morija à la place où David avait érigé son autel dans l’aire d’Ornan, Jébusien. Jusqu’ici l’arche avait habité sous des tapis en Sion, la ville de David. Salomon, avec tous les hommes d’Israël, tous les anciens, tous les chefs de tribus et les sacrificateurs, s’emploie à la faire monter de là dans le temple. Ce n’est plus «l’élite d’Israël» (2 Sam. 6:1), comme au temps de David ; le peuple entier assiste à cette fête complète et définitive. Définitive en effet, puisque la dédicace du temple a lieu dans les grands jours de la fête des tabernacles qui clôt toute la série des fêtes juives (Lév. 23). C’était en effet «la fête» par excellence, «la fête au mois d’Ethanim, qui est le septième mois». Cette fête comprenait proprement sept jours, suivis d’un huitième qui était «le grand jour de la fête» (Jean 7:37). Elle avait lieu après la moisson et la vendange, figures du jugement. Elle était le symbole anticipé de ce merveilleux règne de Christ où le peuple habitera en joie et en sécurité sous ses tentes, en souvenir des épreuves, à jamais passées, du désert. C’est la joie millénaire, après les quarante années de châtiment que la rébellion du peuple avait attirées sur lui.
Le huitième jour, le grand jour, le nouveau jour, le jour de la résurrection et de la nouvelle création, est ajouté à la fête parce que ceux qui seront ressuscités auront une part spéciale à cette joie. C’est le jour céleste s’ajoutant aux jours terrestres. Quand David ramena l’arche en la cité de David, c’était bien plutôt une «fête des trompettes» (2 Sam. 6:15), préparation du jour solennel de Salomon. Ici, le jour même s’est levé dans sa gloire. Les sacrificateurs en ont fini avec l’état, misérable en somme, de Gabaon. Tous les ustensiles du lieu saint, l’autel, et jusqu’à la tente (v. 4, 64), sont maintenant réunis au lieu où l’arche se trouve. C’est la fin du tabernacle ; il n’en est dès lors plus parlé. En cette grande fête, le souvenir du Dieu dont la tente s’était associée au pèlerinage d’Israël, demeure seul. Dieu a enfin trouvé un lieu de repos définitif au milieu de son peuple (*).
(*) Remarquons seulement qu’en tout ceci, nous sortons proprement de l’enseignement du premier livre des Rois, pour entrer dans celui du second livre des Chroniques. De fait, notre chapitre omet les paroles : «Lève-toi, pour entrer dans ton repos, toi et l’arche de ta force» ; il omet le cantique millénaire : «Célébrez l’Éternel, car il est bon, car sa bonté demeure à toujours» (conf. 2 Chron. 6:41 ; 7:3, 6). Il ne fait mention du huitième jour que pour nous dire qu’en ce jour Salomon renvoya le peuple (1 Rois 8:66), tandis que le second livre des Chroniques insiste sur la fête solennelle du huitième jour après la première semaine de dédicace de l’autel, et la deuxième semaine de la fête (2 Chron. 7:8-10). Tout cela nous montre clairement que Dieu a un but différent dans les deux récits. La fête du premier livre des Rois est nécessairement incomplète, puisque le roi responsable occupe le premier plan ; celle du second livre des Chroniques est complète, puisque ce livre nous présente le roi selon les conseils de Dieu, type, par conséquent, bien plus complet de Christ. Le repos en 1 Rois est plutôt la fin d’une période de l’histoire du roi responsable. Dieu montre que la période de la grâce, ayant été complète sous David, Il peut se reposer définitivement sous Salomon, à une seule condition, c’est que le roi soit fidèle.
En ce jour sont offerts des sacrifices innombrables, holocaustes, offrandes de gâteau et sacrifices de prospérités (v. 64). La joie de la communion domine surtout : Salomon offre, rien que pour le sacrifice de prospérités, vingt-deux mille boeufs et cent vingt mille moutons, et l’autel d’airain étant trop petit pour toutes ces offrandes, il sanctifie pour les sacrifices le milieu du parvis.
L’arche de l’alliance est introduite en son lieu, avec les chérubins tirés du propitiatoire, qui sont les témoins de cette alliance, avec les chérubins debout, rejoignant leurs ailes, qui en sont les gardiens. Du côté de l’Éternel, rien ne manquait ; tout était assuré ; Dieu veillait fidèlement à l’exécution de sa volonté ; mais à quoi cela servait-il sous l’ancienne alliance, si le peuple, pris à partie, y était infidèle ? Il n’en sera plus ainsi quand l’Éternel fera avec Israël une nouvelle alliance, toute de grâce, inconditionnelle, et où la responsabilité du peuple n’entrera nullement en ligne de compte.
Les chérubins couvraient non seulement l’arche, mais ses barres. Du côté de Dieu, le repos que donnait l’alliance était tout aussi assuré que l’alliance elle-même. Les barres de l’arche, témoins des pérégrinations de cette dernière à travers le désert, sont désormais inutiles et ne serviront plus ; elles restent, comme témoins du passé, dans le lieu même du repos. En 1 Rois, nous avons déjà dit pourquoi on ne trouve pas de voile, comme en 2 Chroniques, mais, dans les deux cas, «les bouts des barres se voyaient depuis le lieu saint, sur le devant de l’oracle, mais ils ne se voyaient pas du dehors» (v. 8). C’était manifestement le repos de Dieu, et il avait d’autant plus de prix qu’il était accompagné du souvenir permanent de ce qui l’avait précédé. Seulement, pour être assuré de ce repos et en jouir, il fallait entrer dans le lieu saint. Ceux de dehors ne pouvaient s’en rendre compte. Le repos définitif avec Dieu est le partage de ceux qui demeurent avec Lui, des sacrificateurs qui habitent dans sa maison.
D’autres choses encore caractérisaient la traversée du désert, en rapport avec l’arche ; des bénédictions y étaient précieusement conservées. La cruche d’or qui contenait la manne et la verge d’Aaron qui avait fleuri, ne se trouvaient plus dans l’arche, au moment où Salomon l’introduisit dans le temple de Dieu (v. 9 ; cf. Héb. 9:4). Dans le désert, Dieu se faisait connaître comme un Dieu de miséricorde malgré la sévérité de la loi, cachant sous le propitiatoire la loi qui condamne, établissant la grâce à l’ombre des chérubins, attributs du jugement divin ; gardant sous ses yeux, avec cette loi terrible, la gloire d’un Christ descendu ici-bas comme le vrai pain du ciel, pour nourrir son peuple, mais ressuscité et revêtant son humanité (la manne) d’un corps glorieux (la cruche d’or), maintenant caché dans le lieu le plus secret du tabernacle, gardant aussi la verge de la sacrificature, seule capable (à l’encontre de Coré) de conduire le peuple sain et sauf à travers le désert. Ces deux objets, la manne et la verge d’Aaron, ne seront plus nécessaires sous le régime millénaire, comme nous le voyons ici en figure. L’alliance sera gardée, Dieu étant la seule partie contractante ; la sacrificature n’aura plus Aaron, mais Melchisédec pour type, et ses fonctions seront de bénir ; la gloire de Christ homme, au lieu d’être cachée dans le sanctuaire, sera manifestée aux yeux de tous en la personne du vrai Salomon.
«Et il arriva que, comme les sacrificateurs sortaient du lieu saint, la nuée remplit la maison de l’Éternel ; et les sacrificateurs ne pouvaient pas s’y tenir pour faire le service, à cause de la nuée, car la gloire de l’Éternel remplissait la maison de l’Éternel» (v. 10, 11). Frappante image de ce qui ne pouvait être obtenu, même sous le régime le plus glorieux de la loi. La présence de Dieu excluait celle des sacrificateurs. Dans le sanctuaire céleste, les sacrificateurs pourront se tenir en présence de la gloire, y habiter et y avoir part, mais même ce que nous avons déjà maintenant en Esprit, ne pourra être égalé dans le temple millénaire.
C’est ce que Salomon commence par établir au v. 12 : «L’Éternel a dit qu’il habiterait dans l’obscurité profonde». L’accès n’était pas ouvert. Le régime du temple de Jérusalem restait le même que celui du tabernacle. Le voile, s’il n’est pas mentionné ici, n’en subsiste pas moins (2 Chron. 3:14). Cependant Salomon savait que ce n’était pas le dernier mot des conseils de Dieu, et il lui avait bâti une maison, un lieu fixe, afin qu’il y demeurât à toujours (v. 13).
Après avoir tourné sa face vers Dieu, le roi la tourne vers la congrégation d’Israël. Il remplit le rôle de Melchisédec tandis que la sacrificature aaronique ne peut se tenir dans le sanctuaire. Il bénit toute la congrégation d’Israël, ensuite (v. 15) il bénit l’Éternel. Il rappelle que les grâces assurées de David sont le point de départ de la gloire de son royaume, alors même que cette gloire va dépendre de l’alliance légale. Dieu avait accompli envers le roi de gloire tout ce qu’il avait promis au roi rejeté et souffrant. On trouve ici en Salomon, comme en Christ, l’accomplissement de toutes les promesses, parce que David, le roi rejeté, objet de la faveur spéciale de Dieu, avait marché ici-bas, n’ayant qu’un but et qu’une pensée : trouver un lieu de repos pour le trône glorieux de l’Éternel. Christ, à travers toute son affliction, n’avait à coeur que de glorifier Dieu, là où le péché l’avait déshonoré. À cause de cela, le Père l’aimait et l’a prouvé en l’élevant dans la gloire.
Cette magnifique maison avait été bâtie pour y loger l’arche de l’alliance (v. 21). La responsabilité du peuple allait être mise à l’épreuve sous un nouveau régime, inconnu jusqu’alors, celui de la gloire, mais où les tables de la loi restaient la règle de cette responsabilité. Il en sera de même dans le millénium, seulement Satan sera lié pendant la durée de ce règne ; les hommes ne seront plus séduits par ses ruses, et le règne de justice les forcera à se plier à ses exigences.
(v. 22-30). Salomon remplit réellement ici le rôle de sacrificateur. Il se tient devant l’autel, en face de toute la congrégation d’Israël. Là, il étend les mains vers les cieux et prend le caractère d’intercesseur. Il est bien, comme nous l’avons dit, le type de Melchisédec, roi de justice et roi de paix. Comme Melchisédec, il reconnaît et proclame en l’Éternel, Dieu d’Israël, le Très-haut, possesseur des cieux et de la terre. Il reconnaît que Dieu garde son alliance (Israël ne l’avait pas gardée) et sa bonté (v. 23). Sans cette dernière, garder son alliance, était la condamnation définitive du peuple. Toutefois cette bonté même était selon l’alliance de la loi : Dieu la gardait envers ceux qui «marchaient devant Lui de tout leur coeur».
Et maintenant il supplie Dieu de tenir à David ce qu’il lui a promis (v. 25). Toute la fidélité de Dieu envers les siens dépend de ce qu’il a promis à Christ. On entrerait ici sur le terrain de la grâce pure, s’il n’y avait pas un si. «Tu ne manqueras pas, devant ma face, d’un homme assis sur le trône d’Israël, si seulement tes fils prennent garde à leur voie, pour marcher devant moi comme tu as marché devant moi». Comme ce «si seulement» nous condamne tous ! Il a condamné absolument le sage Salomon, à bien plus forte raison nous, chétifs. Sous le régime de la responsabilité pour acquérir quoi que ce soit de l’Éternel, nous sommes condamnés d’avance. Il va sans dire que la grâce aussi entraîne une responsabilité pour ceux qui appartiennent à son régime, mais cette responsabilité est tout autre. Elle peut se traduire par ces mots : «Soyons ce que nous sommes», tandis que la responsabilité légale dit : «Devenons ce que nous devons être».
Mais, ajoute Salomon (v. 27) : «Dieu habitera-t-il vraiment sur la terre ?» Même dans le millénium, cela ne sera pas. Dieu, comme tel, habitera au-dessus de la terre dans son Assemblée, la nouvelle Jérusalem. Pour qu’il habite sur la terre avec les hommes, il faut attendre les cieux et la terre éternels d’Apoc. 21:3. Salomon, sachant ces choses, demande à Dieu que «son nom soit là», ce nom qui représente pour la foi sa personne elle-même. Il demande que, du lieu de son habitation dans les cieux, Dieu écoute le roi, son serviteur, et son peuple Israël, quand ils se tourneront vers Sa maison. Il exprime en même temps le sentiment que l’un et l’autre ont besoin de pardon : «Écoute et pardonne !»
Salomon entre ensuite dans l’énumération des cas divers où ces prières et cette intercession s’adresseraient à l’Éternel.
1° Le premier cas (v. 31, 32) est individuel. C’est la demande à Dieu de condamner le méchant quand le serment lui est imposé devant l’autel, «dans cette maison»et de justifier le juste. La présence de Dieu dans sa maison rend l’iniquité impossible. Nous avons ici la vérité simple et générale de la rétribution individuelle, comme elle est connue sous la loi, quand Dieu a consenti à venir habiter au milieu d’un peuple dans la chair.
2° Il admet le cas (v. 33, 34) où le peuple ayant péché contre l’Éternel, celui-ci suscite contre lui des ennemis pour le battre. Si le peuple se repent et recherche l’Éternel dans Sa maison, Dieu lui pardonne et le fait retourner dans son pays.
3° Il suppose que des plaies, sécheresse, famine, sauterelles, assauts de l’ennemi, etc., s’abattent sur le pays, à cause de l’infidélité de ses habitants. S’il y a repentance dans leur coeur, qu’il suffise de la supplication d’un seul. quand ils étendront leurs mains vers la maison ; que Dieu écoute alors des cieux et pardonne, mais en donnant à chacun selon ses voies, afin que Lui soit craint. C’est toujours la loi, avec le mélange de miséricorde qu’elle peut comporter, si Dieu trouve de la réalité dans le coeur (v. 35-40).
4° Il y a aussi des ressources pour l’étranger (v. 41-43) : il vient de loin, entendant parler du grand nom et de la puissance de l’Éternel, et lui adresse sa requête, tourné vers la maison. Dieu l’écoute dans les cieux et l’exauce, car le roi veut que tous les peuples de la terre, aussi bien qu’Israël, son peuple, connaissent le nom de l’Éternel et le craignent. Ici, point de jugement, point de bénédiction conditionnelle. L’étranger, en dehors du cercle de la loi, s’approche de Dieu par la foi et reçoit une pleine bénédiction. C’est, en quelques mots, un beau tableau de la bénédiction millénaire des nations, dont les privilèges découlent du fait que Dieu a sa maison à Jérusalem, au milieu de son peuple.
5° Ici (v. 44, 45), nous trouvons, non pas les manquements du peuple, mais Israël agissant selon la volonté de Dieu et guidé par cette volonté pour faire la guerre à ses ennemis. Ce fait est remarquable. Quand les nations reconnaîtront le Dieu d’Israël, ce peuple lui-même sera un peuple de franche volonté pour combattre les ennemis de l’Éternel. La maison sera désormais le centre de bénédiction et de force du peuple.
6° Les versets 46-53 mentionnent la fin de leur histoire comme peuple responsable. Ils sont emmenés en captivité à cause de leur péché. Salomon est ici prophète. Il anticipe ce qui arrivera nécessairement à ce peuple sous la loi, car il n’y a point d’homme qui ne pèche. Cependant une ressource subsiste encore. La maison est là, et Dieu ne peut renier ses promesses. Ce n’est pas à la loi que Salomon en réfère, mais à la grâce. Par pure grâce, le Dieu des promesses avait sauvé son peuple d’Égypte — pourrait-il renier cette grâce, même sous le régime de la loi ? Ils sont son peuple ; Dieu les abandonnera-t-il ? Non, s’ils se tournent repentants vers le pays, la ville et la maison, Dieu les écoutera. Daniel en est l’exemple (Dan. 6:10). Il restait debout, au milieu du désastre, seul juste qui priât pour le peuple et s’humiliât pour lui, et Dieu ne l’a-t-il pas écouté ? Mais un plus grand que Daniel, Salomon, le roi de gloire lui-même, était là. Il dit à Dieu : «Tes yeux étant ouverts à la supplication de ton serviteur et à la supplication de ton peuple Israël». Et ce Salomon lui-même n’est que la faible image du vrai roi, du vrai serviteur de l’Éternel. L’intercession de Christ fait que Dieu reçoit de nouveau ce peuple. Il le restaure pour sa gloire à Lui qui a fait les promesses et pour la gloire de son Bien-aimé. Ainsi la restauration future du peuple dépend du fait que le Serviteur juste de l’Éternel est devant Lui, et du fait que Dieu ne peut renier son caractère de grâce, manifesté bien avant la loi.
Un autre trait caractéristique : Salomon remonte, dans sa supplication, au-delà de David, jusqu’à Moïse. Plus le peuple de Dieu s’est éloigné de Lui, plus la foi retourne à ce qui fut établi au commencement. Les voies de Dieu envers son peuple peuvent se modifier suivant la fidélité ou l’infidélité de ce dernier, en sorte qu’une manière d’agir de Dieu peut convenir à une période de son histoire et ne pas convenir à l’autre, mais les conseils de Dieu ne changent jamais ; ses desseins restent d’éternité. C’est ce qui fait dire à l’apôtre, à la fin de sa carrière, quand déjà la ruine de l’Église était manifeste : «Paul, esclave de Dieu, et apôtre de Jésus Christ, selon la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité qui est selon la piété, dans l’espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles» (Tite 1:1, 2). C’est aussi ce qui fait dire à Salomon : «Tu les as mis à part en les séparant de tous les peuples de la terre pour être ton héritage, selon ce que tu as dit par ton serviteur Moïse, quand tu fis sortir d’Égypte nos pères, ô Seigneur Éternel !» (v. 53). Il en est toujours ainsi. La foi, dans les temps les plus sombres, trouve son refuge assuré dans «ce qui était dès le commencement» (1 Jean 1:1 ; 2:7, 13, 14, 24 ; 2 Jean 5, 6). «Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous !»
(v. 54-66). Salomon était à genoux devant l’Éternel pour intercéder en faveur du peuple ; il se relève maintenant pour bénir toute la congrégation d’Israël. Il loue Dieu avant tout, de ce qu’il a donné du repos à son peuple, repos qui dépend de celui dans lequel l’Éternel vient d’entrer, Lui et l’arche de sa force. Le roi reconnaît l’accomplissement absolu de toute la parole de Dieu ; «Pas un mot de toute sa bonne parole qu’il prononça par Moïse, son serviteur, n’est tombé à terre» (v. 56). Il présente ses propres paroles d’intercession, comme un motif pour que Dieu bénisse son peuple, et le résultat de cette bénédiction doit être «que tous les peuples de la terre sachent que l’Éternel, lui, est Dieu, qu’il n’y en a pas d’autre» (v. 60). La chose sera réalisée dans le règne millénaire de Christ vers lequel toute cette histoire, comme nous l’avons souvent remarqué, nous reporte constamment. Seulement, pour que cette bénédiction ait lieu, il faut que «le coeur d’Israël soit parfait avec l’Éternel, notre Dieu, pour marcher dans ses statuts et pour garder ses commandements». Toujours la condition légale, à laquelle il était impossible au roi et au peuple faillibles de satisfaire, et qui a trouvé son accomplissement en Christ seul.


Les objets d’or (1 Rois 7 v. 48-51)




                 Les objets d’or sont présentés, ainsi qu’en 2 Chron. 4, comme étant l’ouvrage, non de Hiram, mais de Salomon. Salomon s’occupe de tous les objets par lesquels est montrée la justice divine dans son essence glorieuse. Christ seul peut la manifester. L’intercession (autel d’or), la présentation en Christ (table de proposition), la lumière de l’Esprit (chandelier), les moindres ustensiles du sanctuaire, correspondent à cette justice établie par Lui. Les portes même du sanctuaire tournent sur des gonds d’or : sans justice divine, comment entrer dans le lieu très saint et y demeurer ?

Nous avons vu dans ce chapitre la manifestation extérieure du royaume, et, comme y appartenant, un temple glorieux qui correspond en figure à la partie céleste de ce même royaume, et dans lequel les sacrificateurs habitent avec Dieu.
Tout ce qui avait été préparé sous le règne de la grâce, vient orner la maison de l’Éternel sous le règne de la gloire. Le plan du tout provenait de David et non de Salomon, encore moins de Hiram, comme le prétendent les rationalistes (1 Chron. 28:11-13). Le premier règne avait préparé la gloire du second. Un Christ souffrant et rejeté inaugure un Christ glorieux. Ce que David avait fait était moindre en apparence que l’oeuvre de Salomon, les matériaux moindres que l’ouvrage définitif, mais en réalité le travail de David servait de base indispensable à ce qui représente toute la bénédiction millénaire.

1 ROIS 7 Les édifices royaux ; le mobilier du temple





 
La construction du temple achevée, il fallait alors préparer les monuments et ustensiles d'airain et d'or qui rehaussaient ou équipaient la maison de Dieu.

Si celle-ci a reçu la prééminence, le moment était venu d'édifier les diverses maisons royales nécessaires au développement des gloires variées du règne de Salomon.

• Les édifices royaux : v.1-12
Salomon a occupé son énergie et celle de son peuple (5.13-18) à construire premièrement la maison de l'Éternel, qui fut achevée en sept ans (6.38). La construction de la propre maison de Salomon, moins pressante à son cœur, fut moins rapide et l'on mit treize ans à l'achever.

Salomon bâtit également la maison de la forêt du Liban dont un portique abritait le trône; et, sur le même plan que la sienne, une maison pour la fille du Pharaon, que Salomon avait prise pour femme.

L'architecture de ces quatre maisons reposait sur l'usage de pierres de taille de prix, de portiques et de colonnes de bois de cèdre; ces éléments sont un signe de stabilité et de majesté; le splendide placage d'or, particulier au temple, se retrouve sur le trône (10.18).

Salomon gouvernait publiquement Israël:


-dans la crainte de Dieu qui habitait le temple (8.10,11);


-dans la dignité de sa vie privée vue dans sa propre maison (v.1);


-dans des relations avec les nations que symbolisait la maison de la fille du Pharaon (9.24).


Ces quatre maisons évoquent les divers acteurs de la scène du millénium et de leurs relations avec le glorieux Messie. Dieu habitera au milieu de son peuple terrestre, les sacrificateurs exerçant de nouveau leur service dans l'enceinte de la maison.

Le Fils, d'autre part, a sa propre maison, lieu où s'exerce l'intimité de la relation avec l'assemblée, l'épouse toujours céleste mais associée au roi occupé à son royaume terrestre (Apoc. 21.2-22.6). Ce roi a des sujets et c'est le peuple d'Israël, gouverné et jugé avec les nations à la maison de la forêt du Liban.

En effet l'empire s'étend à toutes les nations, qui sont sous le même sceptre qu'Israël (Nomb. 24.17; Ps. 2.8,9); mais, parmi celles-ci sont distinguées celles qui s'ouvriront au culte du vrai Dieu : la fille du Pharaon est associée à la gloire de celui qui a la domination universelle (Dan. 7.14).

• Hiram et ses ouvrages d'airain : v.13-47

Les objets d'airain destinés au parvis du temple sont exécutés par un certain Hiram "rempli de sagesse et d'intelligence et de connaissance". Aucune œuvre n'est si petite qu'il soit inutile d'y faire intervenir Dieu. Il instruit le laboureur (És. 28.23-29) et veut encore aujourd'hui nous assister de sa grâce dans nos activités ordinaires - ou pour former en nous un cœur sage (Job 32.8).

Combien son secours nous est-il nécessaire pour agir dans sa maison! On voit Hiram former, dresser les colonnes, leur donner un nom, faire, placer, fondre, achever tous les objets du parvis : il montre à la fois de l'intelligence pratique et de l'intelligence spirituelle. Autrefois dans le désert, pour la construction du tabernacle, Moïse avait fait appel à "tout homme intelligent" ou "sage de cœur" (Ex. 36.2).

Aujourd'hui l'Esprit Saint est celui qui dirige, opère, se manifeste" en vue de l'utilité" (1 Cor. 12.4-11), dans la maison actuelle de Dieu, l'Église ou Assemblée. Nous pouvons prier pour recevoir personnellement ses dons spirituels, de sagesse spécialement, ou pour qu'ils soient présents dans l'assemblée locale. Sachons alors aussi les reconnaître chez nos frères et les laisser s'exercer.

La filiation d'Hiram nous conduit de nouveau à l'aspect prophétique de ces chapitres. Alors que la loi excluait tout mariage avec les peuples étrangers, Palestiniens ou limitrophes (Deut. 7.3; 23.3), Salomon, prince de paix sur son empire, emploie pour les travaux divins ce fils d'une femme de la tribu de Nephthali et d'un Tyrien. Tyr est l'une des nations réconciliées, maintenant admises à participer au service de Dieu.

La spécialité de Hiram dans ce livre (v.14) est le travail de l'airain; ailleurs ses autres aptitudes sont relevées (2 Chr. 2.14). Fondu sous la chaleur, puis éventuellement martelé, luisant et solide, l'airain était plaqué sur l'autel de bois de sittim du parvis du tabernacle du désert Ex. 27.1-8), appelé pour cela autel d'airain (Ex. 38.30).

Il faut noter que le nouvel autel d'airain, que Salomon fit également faire pour le parvis du temple (2 Chr. 4.1), n'est pas mentionné ici dans la liste des ouvrages d'Hiram. Cela suggère que le jugement sur le scandale du péché est déjà passé; mais le règne millénaire, dans lequel le Dieu de justice habite au milieu des hommes, ne peut néanmoins se concevoir sans que soit ôtée la souillure - rôle de la mer d'airain - et le mal rétribué. Tous ces objets d'airain placés dans le parvis nous parlent donc de la justice de Dieu qui se manifeste en gouvernement.


Les colonnes, qui n'ont pas de rôle fonctionnel dans l'architecture du temple, viennent pour ainsi dire à la rencontre de l'homme. Elles marquent l'entrée du temple dont la présence signifie que c'est l'Éternel lui-même qui règne (Ps. 93.97,99).

Les fleurs de lys et les nombreuses grenades parlent de la gloire du règne et des fruits que son gouvernement procure. Les noms des colonnes : Jakin ("il affermira") et Boaz ("en lui est la force") expriment la foi de Hiram - et de Salomon - dans "l'alliance... à tous égards bien ordonnée" (2 Sam. 23.5) que Dieu avait établie avec David, concernant Salomon et concernant Christ.

Pour nous, au moment où la maison actuelle de Dieu se présente extérieurement en ruines, quel encouragement et quelle consolation de penser que le Seigneur répondra à la foi jusqu'à la fin. Probable allusion à notre chapitre, une promesse est faite au fidèle de l'assemblée qui a peu de force : "Je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu" (Apoc. 3.12).

La mer servait aux ablutions rituelles des sacrificateurs, qui devaient s'y laver les mains et les pieds (Ex. 30.19) avant tout service.

Pour nous, chrétiens, nous sommes tout nets, selon la parole de Jésus (Jean 13.1-11), mais nous avons absolument besoin de nous laver - spirituellement - les pieds : la souillure du monde nous menace toujours et la méditation de la Parole est indispensable pour que soit maintenue la communion avec Christ, Le soubassement qui fait le corps avec la mer (v.25) est rappelé (v.44) : il est fait de douze bœufs, symbole de calme puissance (Deut. 33.4), donc de patience, même dans le jugement représenté par leur matière, l'airain.

Les dix cuves servaient à laver l'holocauste (2 Chr. 4.6), conformément à l'ordonnance lévitique (Lév. 1.9). La question du péché ayant été réglée, l'acceptation du peuple par Dieu n'est pas remise en cause mais plutôt constamment justifiée par le rappel de la perfection de l'offrande de Christ.

C'est cette perfection indubitable que le type rappelle par le lavage effectif des victimes animales, au moyen de pas moins de dix cuves, montées sur des roues pour être approchées fréquemment de l'autel.

Entre les cuves et les roues, des bases ouvragées et ornées présentaient encore des illustrations des caractères du Dieu qui régnait et agréait l'holocauste auquel il avait lui-même pourvu : les lions (la puissance), les bœufs (la patience), les chérubins (l'intelligence).

Ces bases étaient elles-mêmes couronnées de tables gravées de chérubin, de lions et de palmiers (v.36). Il est intéressant de comparer cette révélation des caractères de Dieu qui règne à celle qui est faite du Dieu qui juge (Ézé. 1) : chaque animal a alors quatre faces.

La quatrième, celle d'un aigle (image de la promptitude du jugement) est omise ici. Lorsqu'il s'agit du service divin, Salomon donne sans mesure : les objets sont en très grand nombre et on ne recherche pas leur poids.

• Salomon, les objets d'or et les choses saintes : v.48-51

Le juste gouvernement de Dieu dans le règne s'est déjà montré dans le parvis du temple par les objets d'airain.

Avec les objets d'or, nous entrons dans l'intérieur du temple, dans la présence divine. Ce pas est garanti par la justice même de Dieu envers Christ, à qui nous appartenons en vertu d'une rédemption parfaite : Dieu montre ainsi sa justice "dans le temps présent, en sorte qu'il soit juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus" (Rom. 3.26). Nous sommes donc admis dans des lieux où tout est or.

L'éclat de l'or montre la justice intrinsèque de Dieu, présentée dans son essence glorieuse à la contemplation admirative du racheté, devenu un habitant de la maison de Dieu et un adorateur. Cette justice glorieuse ne peut se séparer de celui en qui et par qui elle est manifestée : Salomon lui-même, type de Christ, supervise directement la fabrication des objets d'or du sanctuaire.

Le temps est enfin venu où "les choses saintes" que David avait préparées, avec intelligence et cœur (1 Chr. 29), trouvent leur place dans la maison dont Dieu lui avait donné le modèle (1 Chr. 28.19). Mais tout est entre les mains de son fils Salomon, figure de Christ glorifié.