La
construction du temple achevée, il
fallait alors préparer les monuments et ustensiles d'airain et d'or qui rehaussaient
ou équipaient la maison de Dieu.
Si
celle-ci a reçu la prééminence, le
moment était venu d'édifier les diverses maisons royales nécessaires au
développement des gloires variées du règne de Salomon.
• Les
édifices royaux : v.1-12
Salomon
a occupé son énergie et celle de son peuple (5.13-18) à construire premièrement la maison de
l'Éternel, qui fut achevée en sept ans (6.38). La construction de la propre
maison de Salomon, moins pressante à son cœur, fut moins rapide et l'on mit
treize ans à l'achever.
Salomon
bâtit également la maison de la forêt
du Liban dont un portique abritait le trône; et, sur le même plan que la
sienne, une maison pour la fille du Pharaon, que Salomon avait prise pour
femme.
L'architecture
de ces quatre maisons reposait sur
l'usage de pierres de taille de prix, de portiques et de colonnes de bois de
cèdre; ces éléments sont un signe de stabilité et de majesté; le splendide
placage d'or, particulier au temple, se retrouve sur le trône (10.18).
Salomon
gouvernait publiquement Israël:
-dans la crainte de Dieu qui habitait le temple (8.10,11);
-dans la dignité de sa vie privée vue dans sa propre maison (v.1);
-dans des relations avec les nations que symbolisait la maison de la fille du Pharaon (9.24).
Ces
quatre maisons évoquent les divers acteurs de la scène du millénium et de leurs relations avec le
glorieux Messie. Dieu habitera au milieu de son peuple terrestre, les
sacrificateurs exerçant de nouveau leur service dans l'enceinte de la maison.
Le
Fils, d'autre part, a sa propre maison,
lieu où s'exerce l'intimité de la relation avec l'assemblée, l'épouse toujours
céleste mais associée au roi occupé à son royaume terrestre (Apoc. 21.2-22.6).
Ce roi a des sujets et c'est le peuple d'Israël, gouverné et jugé avec les
nations à la maison de la forêt du Liban.
En
effet l'empire s'étend à toutes les nations, qui sont sous le même sceptre qu'Israël (Nomb. 24.17; Ps.
2.8,9); mais, parmi celles-ci sont distinguées celles qui s'ouvriront au culte
du vrai Dieu : la fille du Pharaon est associée à la gloire de celui qui a la
domination universelle (Dan. 7.14).
•
Hiram et ses ouvrages d'airain : v.13-47
Les
objets d'airain destinés au parvis du temple sont exécutés par un certain Hiram "rempli de sagesse
et d'intelligence et de connaissance". Aucune œuvre n'est si petite qu'il
soit inutile d'y faire intervenir Dieu. Il instruit le laboureur (És. 28.23-29)
et veut encore aujourd'hui nous assister de sa grâce dans nos activités
ordinaires - ou pour former en nous un cœur sage (Job 32.8).
Combien
son secours nous est-il nécessaire
pour agir dans sa maison! On voit Hiram former, dresser les colonnes, leur
donner un nom, faire, placer, fondre, achever tous les objets du parvis : il
montre à la fois de l'intelligence pratique et de l'intelligence spirituelle.
Autrefois dans le désert, pour la construction du tabernacle, Moïse avait fait
appel à "tout homme intelligent" ou "sage de cœur" (Ex.
36.2).
Aujourd'hui
l'Esprit Saint est celui qui dirige,
opère, se manifeste" en vue de l'utilité" (1 Cor. 12.4-11), dans la
maison actuelle de Dieu, l'Église ou Assemblée. Nous pouvons prier pour
recevoir personnellement ses dons spirituels, de sagesse spécialement, ou pour
qu'ils soient présents dans l'assemblée locale. Sachons alors aussi les
reconnaître chez nos frères et les laisser s'exercer.
La
filiation d'Hiram nous conduit de nouveau à l'aspect prophétique de ces chapitres. Alors que la loi
excluait tout mariage avec les peuples étrangers, Palestiniens ou limitrophes
(Deut. 7.3; 23.3), Salomon, prince de paix sur son empire, emploie pour les
travaux divins ce fils d'une femme de la tribu de Nephthali et d'un Tyrien. Tyr
est l'une des nations réconciliées, maintenant admises à participer au service
de Dieu.
La
spécialité de Hiram dans ce livre (v.14) est le travail de l'airain; ailleurs ses autres aptitudes sont relevées
(2 Chr. 2.14). Fondu sous la chaleur, puis éventuellement martelé, luisant et
solide, l'airain était plaqué sur l'autel de bois de sittim du parvis du
tabernacle du désert Ex. 27.1-8), appelé pour cela autel d'airain (Ex. 38.30).
Il
faut noter que le nouvel autel d'airain,
que Salomon fit également faire pour le parvis du temple (2 Chr. 4.1), n'est
pas mentionné ici dans la liste des ouvrages d'Hiram. Cela suggère que le
jugement sur le scandale du péché est déjà passé; mais le règne millénaire,
dans lequel le Dieu de justice habite au milieu des hommes, ne peut néanmoins
se concevoir sans que soit ôtée la souillure - rôle de la mer d'airain - et le
mal rétribué. Tous ces objets d'airain placés dans le parvis nous parlent donc
de la justice de Dieu qui se manifeste en gouvernement.
Les
colonnes, qui n'ont pas de rôle fonctionnel dans l'architecture du temple, viennent pour ainsi dire à
la rencontre de l'homme. Elles marquent l'entrée du temple dont la présence
signifie que c'est l'Éternel lui-même qui règne (Ps. 93.97,99).
Les
fleurs de lys et les nombreuses grenades parlent de la gloire du règne et des fruits que son gouvernement
procure. Les noms des colonnes : Jakin ("il affermira") et Boaz
("en lui est la force") expriment la foi de Hiram - et de Salomon -
dans "l'alliance... à tous égards bien ordonnée" (2 Sam. 23.5) que
Dieu avait établie avec David, concernant Salomon et concernant Christ.
Pour
nous, au moment où la maison actuelle de Dieu se présente extérieurement en ruines, quel encouragement
et quelle consolation de penser que le Seigneur répondra à la foi jusqu'à la
fin. Probable allusion à notre chapitre, une promesse est faite au fidèle de
l'assemblée qui a peu de force : "Je le ferai une colonne dans le temple
de mon Dieu" (Apoc. 3.12).
La
mer servait aux ablutions rituelles
des sacrificateurs, qui devaient s'y laver les mains et les pieds (Ex. 30.19)
avant tout service.
Pour
nous, chrétiens, nous sommes tout nets,
selon la parole de Jésus (Jean 13.1-11), mais nous avons absolument besoin de
nous laver - spirituellement - les pieds : la souillure du monde nous menace
toujours et la méditation de la Parole est indispensable pour que soit
maintenue la communion avec Christ, Le soubassement qui fait le corps avec la
mer (v.25) est rappelé (v.44) : il est fait de douze bœufs, symbole de calme
puissance (Deut. 33.4), donc de patience, même dans le jugement représenté par
leur matière, l'airain.
Les
dix cuves servaient à laver l'holocauste (2 Chr. 4.6), conformément à l'ordonnance lévitique (Lév.
1.9). La question du péché ayant été réglée, l'acceptation du peuple par Dieu
n'est pas remise en cause mais plutôt constamment justifiée par le rappel de la
perfection de l'offrande de Christ.
C'est
cette perfection indubitable que le type rappelle par le lavage effectif des victimes animales, au moyen de
pas moins de dix cuves, montées sur des roues pour être approchées fréquemment
de l'autel.
Entre
les cuves et les roues, des bases ouvragées et ornées présentaient encore des illustrations des
caractères du Dieu qui régnait et agréait l'holocauste auquel il avait lui-même
pourvu : les lions (la puissance), les bœufs (la patience), les
chérubins (l'intelligence).
Ces
bases étaient elles-mêmes couronnées
de tables gravées de chérubin, de lions et de palmiers (v.36). Il est
intéressant de comparer cette révélation des caractères de Dieu qui règne à
celle qui est faite du Dieu qui juge (Ézé. 1) : chaque animal a alors quatre
faces.
La
quatrième, celle d'un aigle (image de la promptitude du jugement) est omise ici. Lorsqu'il s'agit du service divin, Salomon
donne sans mesure : les objets sont en très grand nombre et on ne recherche pas
leur poids.
•
Salomon, les objets d'or et les choses saintes : v.48-51
Le
juste gouvernement de Dieu dans le
règne s'est déjà montré dans le parvis du temple par les objets d'airain.
Avec
les objets d'or, nous entrons dans l'intérieur du temple, dans la présence divine. Ce pas est garanti par la
justice même de Dieu envers Christ, à qui nous appartenons en vertu d'une
rédemption parfaite : Dieu montre ainsi sa justice "dans le temps présent,
en sorte qu'il soit juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus"
(Rom. 3.26). Nous sommes donc admis dans des lieux où tout est or.
L'éclat
de l'or montre la justice intrinsèque de Dieu, présentée dans son essence glorieuse à la contemplation
admirative du racheté, devenu un habitant de la maison de Dieu et un adorateur.
Cette justice glorieuse ne peut se séparer de celui en qui et par qui elle est
manifestée : Salomon lui-même, type de Christ, supervise directement la
fabrication des objets d'or du sanctuaire.
Le
temps est enfin venu où "les choses saintes" que David avait préparées, avec intelligence et cœur
(1 Chr. 29), trouvent leur place dans la maison dont Dieu lui avait donné le
modèle (1 Chr. 28.19). Mais tout est entre les mains de son fils Salomon,
figure de Christ glorifié.
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